2015-2016. 21e saison d'Abribus à Strasbourg

2015-2016, 21e saison d'Abribus à Strasbourg

L'assemblée générale d'Abribus s’est tenue le 02 juin 2016 au Molodoï. L'occasion de faire le point sur la lutte contre la précarité et l'exclusion à Strasbourg, les activités de l'association, sa trésorerie et de repartir pour une nouvelle année avec une équipe renouvelée. Merci à tous les participants !

Abribus en 2015-2016, ça a été :

15 000 repas chauds et complets distribués en 94 tournées les jeudis, samedis et dimanches d'octobre à mai. Avec 160 repas par tournée en moyenne, l'association fait le constat d'une stabilisation d'une précarité élevée à Strasbourg (134 en 2012-2013, 143 en 2013-2014, 159 en 2014-2015).

 

91 bénévoles, un noyau dur de 20-30 personnes, une Commission Permanente de 10 membres réunies 4 fois pour gérer l'asso, 4 Assemblées Décisionnelles réunissant tous les bénévoles pour échanger sur nos orientations pendant l'année, des Stammtisch, 1 super soirée Concerts au Molodoi (10 bénévoles-organisateurs, une trentaine de bénéficiaires présents, 500 personnes dans le public, 8 groupes locaux...merci à tous), 1 randonnée entre bénévoles, et puis...un sacré paquet de mails et de coups de fil, des cafés, des bières. Et aussi des grimaces, peut-être des larmes, carrément pas mal de rigolades ;

 

→ 1 campagne presse de recrutement de bénévoles, 1 autre pour collecter des couvertures avec le Relais-Est, l'opération 1001 radios en lien avec les Enfants du Canal et le Collectif SDF-Alsace, 1 émission de radio, 1 lettre ouverte coup de gueule au Président du Conseil Départemental du Bas-Rhin sur sa politique de désengagement de l'aide à l'hébergement d'urgence, 5 articles sur le site de l'asso, de nombreuses publications sur un groupe Facebook suivi par 500 personnes ; 1 participation à la collecte de la Banque Alimentaire dans les supermarchés et à l'opération Vivre Noël Ensemble avec plein d'assos strasbourgeoises ;

Abribus, c’est aussi un formidable réseau de solidarité !

En externe, l'action d'Abribus s'appuie sur de nombreux partenariats et sur la mise en réseau des acteurs en lutte contre les situations de précarité.

 

Pour les citer et les remercier, voici les principaux partenaires de notre association :

 

Emmaus (notre local, le cellier, la cuisine, des liens forts avec les Compagnons), Banque Alimentaire (collecte des denrées et revente à des prix complètement hors-marché), Le Relais-Est (collecte et distribution de couvertures), UCPC (Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, dons de plateaux-repas), Boulangeries Lehn et Au Petit Prince, La Maison des potes de la Meinau (collecte de pains), Simply Market Robertsau et Carrefour Express Schiltigheim (collectes de denrées), Adoma (bénévoles), Unicité-EM-Strabsourg (bénévoles), Association des planteurs et amis de la citrouille (dons chaque année après leur fête annuelle), Eurométropole de Strasbourg (livraison denrées BA, parking du bus, etc.), CTS (don du bus, dépannage si besoin), Molodoi (accueil pour concert et AG), Grain de sable – collectif les Morts de la rue.

 

Et puis il y a aussi les soutiens ponctuels, qui sont autant de chouettes rencontres, comme la Chorale de Wintzenheim, ou l'Amicale des femmes du Conseil de l'Europe. Un très grand merci à eux pour leur confiance et leur soutien !

 

Merci également à tous les anonymes, les particuliers qui tout au long de l’année nous soutiennent financièrement. C’est vraiment grâce à eux qu’on est là !

 

Abribus est une association non-subventionnée et composée uniquement de bénévoles. Face à la difficulté d'augmenter le nombre ou la durée des distributions, nous avons besoin de cet important réseau d’aide. Mais pour nous, la solidarité est aussi un vrai choix. C’est pourquoi Abribus tient à aider quand elle le peut les acteurs en lutte contre la précarité, qu’il s’agisse de grosses structures ou de “petites” initiatives individuelles. Face à un recul des services publics, nous pensons même qu’il faut aller plus loin, et développer un réseau militant pour relier les différentes actions de la lutte contre la précarité. Ensemble, nous sommes forcement plus forts !

La précarité à Strasbourg : aucune amélioration en vue !

Entre 600 et 700 personnes sont à la rue à Strasbourg selon le Collectif SDF-Alsace et bien plus encore connaissent la galère des milieux de mois. Il s'agit de travailleurs pauvres, de personnes seules, âgées, jeunes, parfois en situation de handicap, de migrants, de familles avec enfants. Cette dernière catégorie est le gros point noir constaté cette année, avec une forte augmentation de familles présentes, souvent originaires du Caucase. Leur situation est particulièrement dramatique, avec notamment un manque de places distribuées par le 115 et une pression forte sur les Maraudes pour loger tard le soir ces familles.

 

En avril 2016, les associations de la Maraude se sont regroupées pour signaler cette situation aux pouvoirs publics. Abribus est solidaire de cette demande et rappelle sa mobilisation forte et réussie en 2013 pour obtenir l'hébergement d'une trentaine de familles à la rue.

 

L'idée de l'austérité appliquée aux dépenses publiques finit par impacter les plus démunis de la société, sur le terrain, devant nos yeux, alors même que la précarité est en hausse en France (14% des gens sont considérés comme pauvres en France selon l’Insee, soit vivant avec moins de 1000€/mois). Les associations professionnelles qui œuvrent notamment à l'hébergement d'urgence et à l'accompagnement des plus démunis sont sommées de coûter moins chères, de se professionnaliser en justifiant leurs actions en comptabilité analytique. Appliqué à l'humain, c'est souvent une gageure et conduit à augmenter le temps de travail administratif, à justifier un désengagement de subventions et in fine, cela favorise une disparition et une concentration des structures. Ce processus ignore le travail de terrain engagé et ne soulage ni les plus démunis, ni réellement les comptes publics ! Victimes notamment cette année du Conseil Départemental, les associations Regain, Casas et celles de l'hébergement d'urgence. Les publics de ces structures pâtissent en première ligne de cette baisse de la solidarité. Pendant ce temps, la gestion par la collectivité de la lutte contre la précarité n'évolue pas. Abribus là-aussi soutient ces associations partenaires et interpelle les pouvoirs publics.

La pauvreté en France n'est pas une fatalité ou une variable d'ajustement

pour d'austères budgets !

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