Hébergement des familles à la rue, on en est où ?

2013, fin de l'été, les associations strasbourgeoises croisent de nombreuses familles avec enfants sans hébergements lors des

 

[caption id="attachment_763" align="alignright" width="300"] Camionnette Abribus. Rassemblement pour l'hébergement des familles à la rue - 21/09/13, Place Brogglie, Strasbourg[/caption]

 

soupes populaires et des maraudes. Retour sur notre mobilisation contre une situation humanitaire grave et répétitive !

Le 21 septembre 2013, Abribus, aidée de Casas, de la Cimade et de Médecins du Monde organisait un rassemblement pour interpeller les pouvoirs publics sur la situation d'urgence humanitaire concernant une quarantaine de familles dont environ 70 enfants sans hébergement à Strasbourg et pour réclamer leur mise à l'abri immédiate.

Ce rassemblement public a réuni environ 130 personnes, dont les familles concernées. De nombreux enfants étaient également présents. L'action a été annoncée et relayée par la presse (DNA, l'Alsace, Rue89 Strasbourg, la Feuille de chou, etc.) et par de nombreux sites associatifs.

Suite à cette action, un collectif d'association ( Abribus, Casas, le Centre Social Protestant, La Cimade, le Secours Populaire, le Réseau Education Sans Frontières, ainsi que la Maison Mimir) a adressé deux lettres à la Préfecture du Bas-Rhin, avant d'être reçu le 20 novembre 2013 par M. le Préfet du Bas-Rhin, M. le Secrétaire Général de la Préfecture du Bas-Rhin et Mme la Directrice de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale.

Les associations lui ayant exposé la situation des familles concernées (* voir encadré plus bas), le Préfet s’est engagé à ce que toutes les familles évoquées soient logées dans le cadre du dispositif Hivernal, sans expulsions sèches au terme de celui-ci.

Concrètement, les associations qui suivent les familles ont contacté le 115 qui distribuent les appartements mis à leur disposition pour les familles.

Depuis décembre, toutes les familles dont les associations ont signalé la situation ont apparemment été logées.

Si les associations présentes, parmi lesquelles Abribus, sont évidement satisfaites de voir que les familles ne passeront pas l'hiver à la rue, elles ont cependant aussi collectivement décidé d'assurer un suivi de l'effectivité de cet hébergement.

Il ne faut pas non plus oublier que ce problème, structurel, reste bien sûr entier et se répétera à chaque fin de trêve hivernale dès qu’une famille sera déboutée de sa demande d’asile*. Pour Abribus, cette situation nécessite une réponse publique structurelle, qui ne peut relever de l'intervention d'urgence effectuée par des associations souvent bénévoles.

 

* Ces familles sont situées pendant un laps de temps souvent long dans un entre-deux juridique (« ni régularisées, ni expulsables ») : après avoir été prises en charge par un hébergement obligatoire dans le cadre de la demande d’asile, elles ont été déboutées de cette dernière, tout en étant engagées dans d'autres procédures administratives de régularisation. Elles ne sont donc pas en situation illégale sur le territoire, mais sont se retrouvent soudainement sans aides et hors des dispositifs de prise en charge. Elles perdent alors leurs hébergement et se retrouvent souvent à la rue dans des situations humanitaires très précaires particulièrement pour des enfants en bas âge, tandis que le numéro du 115 (SAMU social) dédié aux familles ne s'avère pas fonctionnel dans les faits.                                                        Camionnette Abribus et atelier dessins des enfants                                                              Rassemblement pour l'hébergement des familles à la rue - 21/09/13 place Brogglie, Strasbourg                                                                       

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